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Après avoir commandé vers 1955 de lourdes motrices diesel pour opérer sur les lignes principales, la SNCB songea à acheter des machines plus légères pour assurer le trafic sur les lignes secondaires, et mettre ainsi un terme à la traction vapeur. Suite aux essais concluants des prototypes du type 210 alliant un moteur Cockerill et la transmission électrique, la SNCB commanda 100 machines. Ces motrices, bien que directement dérivées des prototypes, présentent malgré tout quelques caractéristiques issues du type 211 (série 64), par exemple au niveau de la livrée différente ou des aérateurs.
Alors que la livraison des machines était en cours, la SNCB demanda à tester un régulateur électronique de la puissance sur une machine. C'est ainsi que la motrice qui aurait dû devenir la 210.067 fut modifiée et livrée sous le numéro 210.201. Après une courte période d'essai, la SNCB demanda à ce que les 14 dernières motrices de la série soient munies de cet équipement, et numérotées en tant que type 210.2 (qui deviendra par la suite la série 61). Pour respecter la continuité de la numérotation, la dernière motrice livrée avant la modification fut numérotée 210.067, de façon à combler le trou laissé par le prototype.

Ces locomotives ont été construites en 1964 et 1965 par Cockerill pour la partie mécanique et les ACEC Charleroi pour la transmission électrique.
Ce sont des locomotives diesels électrique de type Bo 'Bo', d'une longueur de 17, 150 mètres, d'un poids de 78 tonnes et d'une puissance de 1.020 KW. La vitesse maximale est de 120 km/heure. Elles furent livrées en vert avec bandes de visibilité jaunes. Mais, cette série se rencontrera avec une assez grande variété de livrées différentes: la livrée quasi d'origine (et avec une bande jaune entre les phares comme la 6076), la livrée verte avec trois bandes jaunes, la livrée jaune avec le dessus du capot jaune ou vert oo encore une numérotation suivie d'un X indiquant le service exclusif pour les trains de travaux.

Les machines du type 60 furent d'abord affectées au service voyageur et marchandises (léger) aux dépôts de Hasselt, Kinkempois, Saint-Ghislain et Schaerbeek.

Les motrices de la série 60 ont essentiellement circulé dans le sud du pays (autour de Mons, Charleroi, Namur, Liège, ...) mais également en Campine et même jusqu'en France. Les motrices de la série 61 étaient quant à elles surtout concentrées autour de Merelbeke. Moins fiable que la série 60, elles ont assez rapidement disparu de la circulation puisque toutes les motrices ont été radiées dans le courant des années 1980, lors de la mise en service du plan IC/IR. Les motrices de la série 60 n'ont cependant pas tenu beaucoup plus longtemps, quelques unes ayant malgré tout prolongé leur existence en tête des trains de travaux.

Suite à la réouverture à des fins touristiques de la section de la ligne 156 Couvin - Chimay en 1987, Une société coopérative - la TEMCA (Transports de l'Entre Sambre et Meuse, de Chimay et des Ardennes) - est mise en place en 1989 par le CFV3V et les pouvoirs publics locaux pour assurer une desserte marchandise des clients qui le souhaitent. Elle acquiert à cette fin deux locomotives diesel de la série 60 (les 6019 et 6086) en cours de radiation prématurée à la SNCB. Après une exploitation émaillée de quelques suspensions pour causes de "difficultés administratives", l'essentiel de cette desserte sera abandonnée en 1999, en raison du faible volume d'activités et de l'état déplorable de la voie. Les deux machines rejoindront d'abord une carrière établie en France. Cette coopérative fut ainsi le premier opérateur privé a presté sur les infrastructures de la SNCB.

De nombreuses autres machines ont été revendues à différentes firmes italiennes, et plusieurs motrices sont conservées comme patrimoine historique. La SNCB a sauvegardé la motrice 6041, tandis que les 6003, 6010, 6077, 6106 appartiennent désormais au PFT.


6076x


Train TEMCA, 6019 et 6086, à Momignies

Fiche Technique